Mestre Toinho

HISTOIRE DU FORMATEUR

Antônio Pereira de Souza, connu comme Mestre Toinho participe depuis son enfance aux Nações de Maracatu. Il rencontra Dona Santa, reine renommée du Maracatu Elefante, décédée en 1962, et partagea une longue expérience avec Mestre Luiz de França du Centre Grande Leão Coroado, Bomba do Hemetério, dans la zone nord de Recife. A l’âge de 12 ans, Mestre Toinho intégra comme batuqueiro le Maracatu Nação Cambinda Estrela, sur l’invitation de Natérsio Carneiro dos Santos alors mestre de Cambinda Estrela et ancien batuqueiro du Maracatu Elefante de Dona Santa. Après son passage au sein du Maracatu Cambinda Estrela, Mestre Toinho a aussi joué au sein du Maracatu Indiano, Estrela Brilhante de Recife (avant l’arrivée de Mestre Walter et Dona Marivalda), le Centre Grande Leão Coroado, Elefante (sur la période dirigée par Dona Madalena) et pour finir, au sein du Maracatu Encanto da Alegria. Aujourd’hui, Mestre Toinho est le plus ancien maracatuzeiro en activité, possédant le plus grand répertoire de chants de Maracatu Nação et un des seuls Mestres à interpréter le même style de « Baque » utilisé par Mestre Luiz de França.

Malgré toutes ses qualités et ayant été l’un des plus grands protagonistes de l’histoire des Nações de Maracatu, Mestre Toinho est toujours resté à l’écart. Il n’a jamais été président ou « propriétaire » d’une Nação et est rarement invité à donner des ateliers de percussion. En outre, en raison du succès rencontré par les groupes stylisés sur le marché culturel, le « baque » utilisé par Mestre Toinho, classé par l’ethnomusicologue Ernesto Ignácio de Carvalho comme un « baque » à sonorité ancienne, possède des caractéristiques uniques, que l’on n’entend presque plus de nos jours.

Actuellement, Mestre Toinho dirige une jeune Nação de Maracatu, le Maracatu Nação Baque Forte, fondée le 20 novembre 2011, qui a pour slogan « la sagesse d’apprendre du passé pour construire l’avenir ». Le plus grand trésor, trop souvent rejeté par beaucoup. C’est ainsi, sur ces bases, que le groupe invita le maître à assumer sa percussion en lui donnant une autonomie totale.

Le maître est donc aujourd’hui toujours actif, remplissant sa fonction avec dignité et transmettant ses connaissances à des jeunes qui seront les futurs multiplicateurs de son savoir. Rien ne garantit plus le patrimoine immatériel que le maintien de son activité, car avant tout, la culture immatérielle est une culture vivante ! Le « baque » de Mestre Toinho possède des caractéristiques particulières. Il ne l’enseigne pas de manière systématique et scolaire, c’est-à-dire qu’il ne le divise pas en cellules rythmiques cristallisées. Ses percussionnistes l’ont appris à force d’expérience, tout comme l’apprentissage de la culture populaire en général.

FORMATIONS ASSOCIÉES

Des rythmes du Nordeste – Salvador/Recife/Olinda [FRANCE]

Des rythmes du Nordeste à Recife [BRÉSIL]